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Mois : avril 2017

Séminaire de Barcelone sur la VR en médecine

Séminaire de Barcelone sur la VR en médecine

J’adore la réalité virtuelle pour l’immersion qu’elle propose en matière de jeu vidéo. Néanmoins, il est important de savoir que cette technologie ne va pas changer que le jeu vidéo. Vendredi dernier, j’ai eu l’occasion de m’en rendre compte en participant à un congrès à Barcelone. Des scientifiques nous ont en effet clairement montré qu’elle pouvait aussi soigner. Et certaines applications étaient carrément saisissantes ! La réalité virtuelle offre par exemple aujourd’hui la possibilité de guérir des sujets affligés de phobies : avec un casque, la personne peut en effet se confronter à l’objet de son traumatisme, tout en sachant qu’elle peut délaisser cet univers virtuel juste en retirant le casque. Ainsi, un individu terrifié par le vertige peut faire face à de multiples environnements qui lui posent problème, tels que les toits d’immeuble, par exemple. La VR permet aussi de diminuer la douleur ressentie de manière incroyable. Des chercheurs de Portland ont en effet éprouvé la réalité virtuelle sur des enfants grands brûlés : leur état nécessitait des soins quotidiens très douloureux ; mais on leur a proposé une simulation impliquant des pingouins vivant dans un milieu glacé. Et les résultats ont pour le moins surpris les chercheurs : les patients ont senti leur douleur diminuer de 80 % ! Mais nous ne faisons là encore qu’effleurer les possibilités de cette technologie. Dans la VR, l’on peut dépasser toutes les limites habituelles. Pour le moment, l’on s’incarne encore de manière anthropomorphique. Mais rien, en fait, ne nous y force. Dans les années 80, un pionnier s’est atelé à mettre en évidence que l’être humain pouvait évoluer au-delà de ses propres limites. Sous son égide, et à l’aide de la réalité virtuelle, des personnes ont donc appris à manoeuvrer une main supplémentaire… Cette habileté nouvelle acquise par le cerveau ouvre des voies étonnantes pour l’avenir. Et il y a fort à parier que dans un avenir proche, nous aurons la capacité de développer des compétences totalement insoupçonnées par nos ancêtres. Sinon, j’ai été conquis par ce congrès à Barcelone : le staff a vraiment assuré. D’ailleurs, voilà l’agence qui a organisé ce séminaire en Espagne, pour ceux que ça intéresse.

Les réseaux sociaux ne rapportent quasiment rien à la presse

Les réseaux sociaux ne rapportent quasiment rien à la presse

La victoire électorale inattendue et les débuts chaotiques de la présidence de Donald Trump sont une aubaine pour les titres de presse américains, qui enregistrent de fortes hausses de leurs abonnements. Le ‘New York Times’ a enregistré un record de 277?000 nouveaux abonnés pour son édition numérique au quatrième trimestre, tandis que le Wall Street Journal en attirait 110?000 dans la même période. Toutefois, les résultats commerciaux sont moins roses. Oui, les revenus de la diffusion augmentent, mais la publicité imprimée, en chute libre depuis 2016, n’est pas remontée. La presse doit trouver d’autres sources de revenus et, chose inquiétante, la nouvelle génération de services dits de “contenu distribué”, qui tenait cette promesse il y a un an, ne marche plus. “Chose inquiétante, la nouvelle génération de services dits de “contenu distribué” ne marche plus”. Des services comme Instant Articles sur Facebook, Apple News et les ‘Google Accelerated Mobile Pages’ (AMP) étaient censés faciliter la monétisation des articles. Ces services donnent aux médias la possibilité d’utiliser la puissance et la portée énormes qu’ont ces groupes de tech, d’attirer de nouveaux lecteurs et – on l’espérait – de la publicité. Toutefois, un récent rapport de Digital Content Next (DCN), qui représente des éditeurs et des groupes de médias comme Condé Nast, le Financial Times, NBC Universal et le New York Times, constate que les “services de contenus distribués” représentaient en moyenne 14?% (des recettes) au premier semestre 2016, soit 7,7?millions de dollars en moyenne par groupe. En 2016, les recettes publicitaires des publicités imprimées de la plupart des grands titres étaient en baisse de plus de 20?%. Cette contribution minuscule est à peine suffisante pour calmer les esprits. Elle est encore moins significative lorsque la monétisation par la vidéo est prise en compte. Le rapport de DCN, qui comprenait les résultats des plateformes comme YouTube et Snapchat, indique que 6,5?millions des 7,7?millions de dollars cités plus haut proviennent de la publicité vidéo. Les membres de DCN comptant des poids lourds comme NBC Universal, très présents sur YouTube, cela signifie que sur six mois, la presse écrite a généré en moyenne seulement 1,2?million de dollars pour chaque éditeur. Cela devrait alerter les groupes de presse qui désirent utiliser l’audience des réseaux sociaux comme Facebook pour atteindre de nouveaux lecteurs. Mais les éditeurs ont-ils d’autre choix qu’adopter ces nouveaux services?? Une étude du Pew Research Center le mois dernier révèle que 35?% des consommateurs américains d’information en ligne le font via les médias sociaux. Environ autant s’informent sur les sites Web, tandis que 20?% utilisent des moteurs de recherche. “35?% des consommateurs américains d’information en ligne le font via les médias sociaux. Environ autant s’informent sur les sites Web, tandis que 20?% utilisent des moteurs de recherche” Facebook et Google sont les principaux bénéficiaires de l’opération. Selon un article récent de eMarketer, les éditeurs étaient prêts à partager leurs contenus sur des supports comme Facebook Instant Articles ou Google AMP dans l’espoir que les lecteurs soient si séduits par la qualité qu’ils “iraient chercher plus de contenus de qualité sur les sites des médias partenaires”. C’est le contraire qui s’est passé?: “les lecteurs passent plus de temps sur ces plateformes et augmentent ainsi leurs revenus”. Les groupes de médias sont dans une situation difficile. Les informations diffusées via Facebook et Google augmentent leur lectorat, leur assure que le travail de leurs journalistes sera l’objet de discussions en ligne et sera partagé. Mais cela leur rapporte très peu d’argent. Toutefois, s’ils retirent leurs articles de ces services, ils protègent les revenus des abonnements aux dépens du nombre de lecteurs. Leur situation souligne les problèmes auxquels est confrontée l’information. Leurs revenus publicitaires baissent, l’argent va vers Facebook et Google dont les recettes augmentent en flèche?: les deux sociétés ont traité 75?% des ventes de publicités numériques aux États-Unis en 2016, selon un rapport de Kleiner Perkins Caufield & Byers. “Il pourrait être dans l’intérêt de la Silicon Valley de réfléchir plus à la façon dont elle pourrait venir en aide aux médias”. Compte tenu du trafic et de l’engagement des utilisateurs que fournissent – gratuitement – les groupes de presse aux titans de la technologie, il pourrait être dans l’intérêt de la Silicon Valley de réfléchir plus à la façon dont elle pourrait venir en aide aux médias. Emily Bell, directrice et fondatrice du Tow Center for Digital Journalism de l’Ecole de journalisme de Columbia University, appelait récemment à une “nouvelle intervention radicale sur le marché” et à la création d’un fonds pour financer et protéger le journalisme indépendant, une dotation que les sociétés de technologie financeraient à raison de un milliard de dollars chacune. Mark Zuckerberg et ses pairs n’ont, jusqu’à présent, montré aucun signe qu’ils sont sur le point de mettre la main à la poche. Pourtant, la presse continue à espérer que ces groupes trouveront de meilleurs modèles de monétisation pour leurs contenus. Sinon, les médias dont les recettes publicitaires baissent rapidement chuteront inévitablement, eux aussi.